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Association  l'Ours Blanc

L'Ours Blanc est une association à but non lucratif de type "loi 1901", qui a pour objectif de regrouper 
des créateurs, artistes ou intellectuels d'expressions diverses, afin de faciliter la réalisation d'œuvres communes ou individuelles. L'Ours Blanc, 28 rue du Moulin de la Pointe, 75013 Paris

David Poudevigne - 2ème prix

Publié le 2 Novembre 2006 par GK

Nuit

I
J’inventais des frissons qui parcouraient sa peau
Et je les poursuivais sur et sous sa chemise
Je glissais ses reflets sur son échine grise
J’endormais sous ses cils de longs mélis-mélos

Je faisais d’un soupir un souffle délicieux
Pour bercer sur sa bouche un sourire timide
Qui n’osant la froisser d’une petite ride
Restait terré peureux dans un coin de ses yeux

II
Je dessinais un cœur au-delà de son corps
Que j’entendais frapper et battre la mesure
Et je suivais, bercé par sa splendide allure
Le sang qui s’écoulait en sa chair blanche et or

Je créais des chemins aux méandres dansants
Pour que dansent nos mains sur l’ode évanouie
Et son non-mouvement rythmait la poésie
Sur ses lèvres fermées de ses refrains absents

I
II
Je peignais de ses doigts l’incertain clair-obscur
De ses ombres courbées qui miroitaient sans cesse
Cajolant et touchant d’une douce caresse
Ce grand vide enfermé entre nos quatre murs

Je coloriais le noir dont la nuit l’enlaçait
Trempant ses mèches dans ses parfums monochromes
Dessinant tout autour des figures difformes
Je devenais ce blanc qui voulait l’embrasser

IV
J’érigeais un espace et un autre décor
Bâtissait un refuge un château pierre à pierre
Un royaume un empire et par une paupière
En ses rêves j’entrais lui offrir ce trésor

Je me suis égaré dans son nouveau palais
Aimant à son chevet, me suis laissé séduire
J’ai passé une nuit à la regarder luire
Et me suis condamné à l’aimer à jamais


Sonnet repenti

J’ai froissé d’un baiser une beauté voilée.
Sur l’onde, sous le pont, l’illusion angélique
Se fait et se défait en regret narcotique
J’ai brisé en un cri une nuit étoilée

J’ai terni d’un soupir une chanson volée.
Cri du vent expirant, – quelle belle musique –
Survolant les pavés d’un regard élastique.
J’ai noyé d’un refrain une larme envolée.

Reposer sous le ciel comme il repose en nous.
Vivre sous les soleils ! Et vivre malgré tout !
Ivre d’envie, ivre de joie, ivre d’amour…

J’ai Sali d’un sourire un malheureux tombeau
Le mien. Nul n’est venu. Les fantômes sont sourds.
Et j’étais mort. Et j’ai rêvé. Et c’était beau.

 

 

 

 

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