Irène Duboeuf au Smoke
L’attente
Attendre
Le dernier train aux abords de la nuit
Des jours meilleurs
Un appel
Un retour
Un ami.
Point mort.
Dans l’espoir immobile
Les pensées s’interrogent
S’obstinent.
Toutes courent dans le même sens.
Attendre
Attendre toujours
Attendre son tour
L’homme aime chasser les urgences.
Attendre
Perdre son temps
Maudire la vie
Vouloir le jour quand il fait nuit.
Il faut tuer le temps
Il est trop lourd !
Crever les heures,
Bulles d’absences gorgées de peur.
Les vois-tu qui s’étirent
Pour toucher le Néant ?
Le hors-la-loi
Ténébreux
Le couloir qui n’en finissait plus
Boîtes aux lettres violées et sonnettes brûlées
Poubelles éventrées
L’ennui et la détresse
Affalés à mes pieds.
Dans ce désert puant, sordide et miséreux
Un courant d’air, soudain, emporte ma prudence
Entre deux murs tagués.
Et toi, le hors-la-loi, le voyou, le malfrat,
Toi, surgi du néant, des espérances vaines,
De tes pas de géant tu avances vers moi.
Alerte aux convenances
Effroi dissimulé
Je croise ton regard
Et je salue
Un prince !
Brisant le ghetto de mes peurs
J’ai bousculé les masques de l’indifférence
J’ai regardé ton cœur
Et je l’ai vu
Sourire.
Commenter cet article