Michel Humbert, qui réside aujourd’hui à Paris, a vécu pendant plusieurs décennies en Chine où il a créé avec sa femme Chantal trois Bibliothèques françaises et le Cercle francophone de Yantai, qui regroupe plusieurs milliers de francophiles. Il est Conseiller de la province du Shandong.
Amoureux de la langue française, Michel Humbert poursuit avec ce deuxième tome la publication de ses chroniques, recueils de courtes nouvelles (1) qui nous plongent au cœur de la vie quotidienne et de la culture chinoises, bien loin des clichés et des poncifs généralement véhiculés par les médias occidentaux.
Dans un style alerte au vocabulaire très riche et soigneusement choisi, Michel Humbert nous montre à quel point les activités quotidiennes sont imbriquées avec l’arrière-plan culturel de la société chinoise : contes, légendes, et la prégnance séculaire du merveilleux et du fantastique (2). Les fantômes et les apparitions, personnages presque incontournables de la littérature traditionnelle chinoise, n’y sont pas rares ! La porte est toujours ouverte à l’inexplicable, ou plutôt l’inexpliqué, et c’est sans doute pourquoi les nouvelles se terminent invariablement par une même interrogation malicieuse : « Qui sait ?
Par ses nouvelles, dont la lecture pourrait paraître simplement agréable et divertissante, Michel Humbert nous amène en réalité à jeter un autre regard sur la Chine, tant il est vrai qu’on ne saurait comprendre une société sans en appréhender la dimension de l’imaginaire qui la sous-tend.
Bernard Giusti
Michel Humbert, Chroniques des mers du Sud - Tome II, Ed. pacifica, 112 pp.
- Dont un certain nombre ont été publiées dans la revue semestrielle Chemins de Traverse.
- Ce que Robert Van Gulik avait notamment mis en avant dans ses romans historiques de la dynastie Tang.
Commenter cet article