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Association  l'Ours Blanc

L'Ours Blanc est une association à but non lucratif de type "loi 1901", qui a pour objectif de regrouper 
des créateurs, artistes ou intellectuels d'expressions diverses, afin de faciliter la réalisation d'œuvres communes ou individuelles. L'Ours Blanc, 28 rue du Moulin de la Pointe, 75013 Paris

Conférences du Conservatoire des techniques de la Cinémathèque française

Publié le 18 Novembre 2023 par Ours Blanc in Amis de L'Ours Blanc, Conférences, Cinéma

Conférences du Conservatoire des techniques de la Cinémathèque française

Vendredi 1er décembre, 17h30, salle Georges Franju & 20h salle Henri Langlois

Cinémathèque française, 51 rue de Bercy Paris 7e

 

100 ans de la Warner !

Le studio Warner Bros. : terre d'accueil d'expériences et d'artistes

Organisées avec le soutien du Fonds Culturel Franco-Américain (FCFA)

https://www.cinematheque.fr/seance/40500.html

Conférences du Conservatoire des techniques de la Cinémathèque française

Un studio dans le studio? Le Stage 5, département d'effets spéciaux de Warner Bros., par Réjane Hamus-Vallée

 

Au tournant de l’« âge d’or hollywoodien » des années 1930 aux années 1950, des transformations profondes structurent le milieu des effets spéciaux. De nouvelles technologies ainsi que des changements de cap dans les conjonctures économiques et esthétiques entraînent la création de départements spécifiques au sein des grands studios, regroupant des professionnels dédiés et de plus en plus spécialisés. Au sein de la Warner-First National, le Scientific Research Department, plus connu sous le nom de Stage 5, acquiert rapidement une forte réputation pour l’excellence de sa production, qui étonne jusqu'à ses plus farouches concurrents de l’époque. De quelle manière la structuration et la hiérarchisation de cette équipe de création diffèrent-elles des modes de fonctionnement présents ailleurs ? Comment les individus qui composent ce « studio dans le studio » se positionnent-ils dans le cadre de leur organisation collective, et avec quelles marges de manœuvre ? Cette analyse, sous forme de « travelling avant » dans ce département spécialisé, permettra in fine de mettre en perspective ce que l’« âge d’or hollywoodien » en général, et la Warner Bros. en particulier, doivent à cette industrie des effets spéciaux, à la croisée d’enjeux techniques, économiques et esthétiques.

 

Les réseaux d'émigrés à Warner Bros., par Claire Demoulin

William Dieterle, cinéaste d’origine allemande, œuvre comme médiateur au sein des réseaux d’émigrés à Hollywood et en mobilise trois cercles dans ses films réalisés pour Warner Bros : le réseau de la scène théâtrale weimarienne, le réseau de l’aide aux réfugiés européens et le réseau de la presse d’émigration. Le croisement de ces sphères donne à voir des effets de collaborations entre artistes et notamment de celles entre les scénaristes émigrés (écrivains en Europe) et le réalisateur. Dans ce cadre de circulation des sensibilités, des savoirs et des pratiques, la biographie devient une stratégie de contournement des censures, d’édification de contre-modèles ou encore de prise position contre les fascismes. En prenant pour point d'observation le film Juarez (1939), et en se proposant d’analyser à travers cet exemple l’enchâssement des réseaux, nous explorons une cartographie des milieux émigrés impliqués dans la création cinématographique à Warner Bros, ainsi que les arbitrages, les marges d’action, voire de politisation que, sinon des individus seuls, du moins des individus réunis en groupe, peuvent détenir au sein de ce studio au cours de ces années d’avant-guerre.

 

Claire Demoulin est chercheuse post-doctorante à l’ENS (EUR Translitterae). Sa thèse de doctorat, intitulée Hollywood Transatlantique, s’est intéressée aux formes de traversées visuelles, culturelles et sociales à partir des films biographiques de William Dieterle réalisés à Warner Bros. Chercheuse associée à l’Université de Yale (USA) en 2017-2018 dans le cadre d’une bourse Fulbright, et chercheuse au Centre Marc Bloch de Berlin en 2019, elle y a poursuivi ses travaux sur les réseaux émigrés à Hollywood, les circulations artistiques transatlantiques et les transferts culturels. Elle est membre du conseil d’administration de l’AFRHC depuis 2020. Ses écrits ont été publiés dans diverses revues et journaux (Trajectoires, 1895, Les cahiers naturalistes, Circav, LISA, Le Temps des Médias, Libération, etc.) et dans de nombreux ouvrages collectifs.

Réjane Hamus-Vallée est professeure des Universités au sein de l’Université d’Evry Paris Saclay, Centre Pierre Naville, où elle dirige le master « Image et société. Documentaire et sciences sociales ». Ses travaux de recherche portent principalement sur les effets spéciaux (Les effets spéciaux au cinéma. 120 ans de créations en France et dans le monde, avec Caroline Renouard, Armand Colin, 2018 ; Peindre pour le cinéma. Une histoire du Matte Painting, Les Presses universitaires du Septentrion, 2016), sur les métiers du cinéma (Superviseur d’effets visuels pour le cinéma, avec Caroline Renouard, Eyrolles, 2016) et sur la sociologie visuelle et filmique (direction, « Sociologie de l’image, sociologie par l’image », CinémAction, 2013).

 

Ces conférences seront suivies d'une signature à 19h, à la librairie de la Cinémathèque, par Claire Demoulin et Réjane Hamus-Vallée de l'ouvrage, L'Équipe de film au travail, Créations artistiques et cadres industriels, sous la direction de Katalin Por et Caroline Renouard, (AFRHC, 2022).

 

 

20h salle Henri Langlois

Rencontre avec WALLY PFISTER, Directeur de la photographie oscarisé & réalisateur

Conférences du Conservatoire des techniques de la Cinémathèque française

Organisée avec le soutien du Fonds Culturel Franco-Américain, animée par Bernard Benoliel et Laurent Mannoni, dans le cadre des conférences du Conservatoire de techniques, suivie de la projection (en 35mm) du film de Christopher Nolan, Le Prestige (2006) avec Christian Bale et Hugh Jackman : un combat sans merci entre deux magiciens…

 

https://www.cinematheque.fr/seance/40503.html

 

Incroyable carrière que celle de Wally Pfister, directeur de la photographie oscarisé et réalisateur ! Né à Chicago en 1961, il devient cameraman à l’âge de 18 ans. Il signe la photo The Unborn de Rodman Flender (1991), un film d’horreur produit par Roger Corman, le formateur et découvreur d’une pléiade de grands réalisateurs, acteurs et techniciens. Il travaille ensuite sur des productions érotiques (Inside out, Animal Instincts, Lowel Level…) où il soigne particulièrement la lumière ; il œuvre aussi à la télévision sur des films à petit budget.

The Hi-Line (1999) de Ron Judkins, photographié par Pfister, est projeté à Sundance. Christopher Nolan est dans la salle. Il décide d’engager Pfister pour Memento (2000). Ils feront sept films ensemble ! Insomnia (2002), Batman Begins (2005), The Prestige (2006), The Dark Knight (2008), Inception (2010), The Dark Knight Rises (2012) de Nolan et Pfister se distinguent tous par une virtuosité technique stupéfiante, la création de nouvelles images, une débauche de lumière soignée et d’effets spéciaux bouleversants. Pfister dirige aussi la photo de Laurel Canyon de Lisa Cholodenko (2001), The Italian Job (Braquage à l’italienne) de F. Gary Gray (2003), Slow Burn de Wayne Beach (2005), Moneyball (Le Stratège) de Bennett Miller (2011).

Wally Pfister cadre lui-même ses films, soigne particulièrement la lumière des scènes plongées dans l’ombre. Il aime les images de grande qualité à très grande résolution, les lentilles anamorphiques Panavision, les tirages Technicolor, la pellicule 35mm Kodak. Il tourne plusieurs fois en IMAX (65mm), le format suprême. « Ce que vous devez comprendre, c’est que la cinématographie est à la fois artistique et artisanale. L’important est que nous ne soyons pas traités comme des techniciens, mais comme des conteurs visuels du film ». Wally Pfister est un grand artiste et un grand artisan de l’image, ce qui lui vaudra d’être nominé quatre fois aux Oscar et d’en recevoir un pour Inception.

En 2014, il décide de passer à la réalisation : Transcendence (2014) est tourné avec Johnny Depp : « Réaliser un film était pour moi un but. Je ne savais pas si j'y arriverais un jour, cela dit. D'autant que j'étais très heureux dans mon métier de directeur photo. Ça marchait très bien. Mais là, je crois que le temps était venu de prendre le risque et de sortir de ma zone de confort. Je ne prévois pas tourner un autre film en tant que chef opérateur, mais on ne sait jamais. J'adore le travail de cameraman ! »

Que devient Wally Pfister aujourd’hui ? Comment voit-il le cinéma à l’heure de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies ? Comment travaille-t-il, comment a-t-il réalisé les images exceptionnelles du Prestige, des Batman ou d’Inception ?

 

 

Prochaine conférence : Vendredi 12 janvier 2024, 17h, DE L’ASSEMBLAGE AU MONTAGE CINÉMATOGRAPHIQUE, par Laurent Le Forestier

 

 

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