1." On se dit adieu en automne " (LIU YONG)
" Le cri des cigales paraît douloureux hors d'un pavillon où l'on se dit adieu. L'averse a cessé, je ne veux plus boire, mon cœur est brisé. Aux portes de la ville, nous nous attardons bien que le bateau me hâte au départ, nous nous regardons les larmes aux yeux, la main dans la main, les mots se figent sur nos lèvres, entrecoupés de brefs sanglots. Dans ma pensée , se déroule le voyage sur la vaste étendue des flots brumeux .Là-bas le ciel du Sud est chargé de nuages .
Ceux qui s'aiment s'affligent de se séparer, surtout quand vient le froid de la fête automnale. Où serai-je quand je serai dégrisé ? Sur une rive de saules bordée, avec un lambeau de lune et la brise matinale. Je t'aurai quittée pour toute une année. Pour qui tous ces beaux paysages et ces belles journées ? De quelque ardeur je puisse m'enflammer, à qui désormais me confier ? "
2." L'automne à la frontière "(FAN ZHONGYAN)
" Quand vient l'automne à la frontière, le paysage devient sombre .Volant vers le sud, les oies sauvages partent sans laisser d'ombre. Entourée de mille montagnes, la fumée s'élève par-dessus la ville solitaire aux portes fermées.
Une coupe de vin à la main, je pense au lieu natal lointain. Le Nord-Ouest n'est pas encore reconquis, comment puis-je retourner en mon pays ? Sur le sol givré résonne la flûte regrettant l’automne. Nul ne peut s’endormir, à voir vieillir le général de douleur et les soldats en pleurs. "
3." A une chanteuse " (YAN SHU)
" Une coupe de vin, une chanson nouvelle, le pavillon est le même et aussi beau le temps. Quand reviendras-tu voir le soleil au couchant ?
Je soupire en vain sur la tombée des fleurs belles, les hirondelles semblent de vieilles connaissances.
J'erre dans mon jardin saturé de fragrance. "
4." La fête des Lanternes " (OUYANG XIU)
" A la fête des Lanternes l'année dernière, les lampions ont fait le jour d'une nuit printanière. Au-dessus des saules est montée la pleine lune pour le rendez- vous d'amour à la brune.
Ce soir c'est la fête des Lanternes à nouveau, la lune est encore pleine, les lampions aussi beaux. Mais n'est pas revenu l'homme de l'an dernier ; par mes larmes, mes longues manches sont mouillées."
Ces quatre poèmes sont extraits du beau livre : " Choix de Poèmes et de Tableaux des Song «, de Monsieur le Professeur XU YUAN CHONG. (Collection des Classiques Chinois, China Intercontinental Press).
Michel Humbert 22 / 4 / 2023
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