LE CERCLE FRANCOPHONE DE YANTAI SHANDONG CHINE
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"LA PLUIE " (de JIANG JIE)
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" Jeune, j'écoutais la pluie avec la chanteuse, le rideau de lit avait assombri la lueur de la bougie.
Dans la force de l’âge, j'écoutais la pluie dans la barque voyageuse, assombrie par le nuage ; au vent d’ouest, criaient les oies sauvages.
Maintenant, j'écoute la pluie dans un monastère, le cheveu grisonne comme étoile en automne.
Je ne me soucie guère de la joie de l'union ou de la douleur de la séparation.
Oh, que la pluie s'égoutte en vain sur le perron jusqu'au matin ! "
2. " EN BATEAU SUR LE FLEUVE DU SUD " (de JIANG JIE)
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" Je voudrais noyer mon chagrin dans le vin ; mon bateau passe par la taverne au bord de l’eau, balloté comme son enseigne flottant au vent.
Puis-je passer par le Quai et le Pont des Adieux, quand soupirent la brise légère et la bruine sur la rivière ...
Quand puis-je retourner chez moi laver mes vêtements poussiéreux, jouer de la flûte d'argent et brûler de l'encens ?
Le temps ne m'attend pas, bientôt la cerise rougit et la banane verdit ...."
3." L'IVRESSE PRES DU PIN " (de XIN QI JI)
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" Je bois et me rassasie de plaisirs ; de m’ennuyer, je n'ai pas loisir. Je commence à comprendre qu'il ne sert à rien de croire aux livres des Anciens.
Ivre hier soir, auprès d'un pin, je suis tombé, lui demandant s'il faisait cas de mon ivresse.
Il s'est penché, semblant vouloir me relever. " Va-t’en ", je l'ai poussé avant qu'il ne s'abaisse . "
4." LA FIN DU PRINTEMPS " (de XIN QI JI)
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" Ne pouvant plus souffrir ni le vent ni la pluie, voilà le printemps qui s'en va .Si j'aime peu les fleurs trop tôt épanouies, j'aime encore moins les pétales épars.
Printemps, arrête-toi ! J'entends dire que l'herbe verte au loin t'égare et que tu ne trouves plus le chemin de retour. Tu ne dis rien. Il n'y a que l'araignée qui file toute la journée sa toile sous le toit pour retenir le chaton de saule qui s’envole.
Une favorite une fois disgraciée, pourrait-elle regagner la faveur ? Il n'y a aucune belle qui ne soit enviée. Pourrait-elle racheter le bonheur ? Avec qui pleurer l'amour non partagé ? Vois toutes les belles devenues poussière ! Ce n'est pas le moindre plaisir que de se plaindre à loisir.
Ne t'appuie pas au balcon en surplomb, regardant le soleil couchant à l'horizon et les saules pleureurs dont la vue te brise le cœur ! "
Ces quatre poèmes sont extraits du beau livre : " Choix de Poèmes et de Tableaux des Song «, de Monsieur le Professeur XU YUAN CHONG.
(Collection des Classiques Chinois, China Intercontinental Press)
Michel Humbert 25 /03/2023
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