Roberto Bolaño (1953 - 2003)
écrivain chilien, même décédé,
est toujours un génie de la littérature
je me contente, avec mes modestes moyens,
de suivre la direction qu'il m'indique...
François Lebert
21 juillet 2021
La vive allure
Je suis en voiture
avec à mes côtés le grand Roberto Bolaño
on ne parle pas de littérature on roule on fonce
et c'est sur cette putain d'autoroute américaine
qu'il me semble enfin avoir trouvé ma voie...
Roberto somnole
aucune musique à part
le grondement de la mécanique
celle d'une voiture de sport italienne
de couleur rouge...
Moi je commence à avoir compris
qu'il n'y a sans doute rien à comprendre
juste à poursuivre cette route
vers l'enfer, ou le paradis,
Dieu seul le sait.
Le temps défile à toute vitesse
sous les roues de la voiture...
Ce genre de jouet si facile à collectionner par
ceux qui disposent de quelques coffres forts
au fin fond de leurs paradis fiscaux...
Moi je m'en fous, je ne l'ai pas volée
cette bagnole, mais peut-être que j'aurais dû.
Roberto et moi, on s'en moque, on se fout de tout
même de la littérature, on ne s'arrête pas là,
sur quelques mots, aussi bien agencés soient-ils,
on cherche, on avance, on fonce vers demain...
Hier ? on se contente de le regarder disparaître dans le rétroviseur...
Peut-être que nous sommes poursuivis par des flics, nous, on s'en fout !
Ce qui nous intéresse, c'est ce qui se passe devant...
Alors on roule, on déboule à vive allure.
Sans trop se poser de questions...
Notre seul but, une seule idée en tête :
aller plus vite, aller plus loin...
Excuse-moi Roberto, mais il fallait bien que je leur dise !
Et je suis vraiment un salaud l'ami,
puisque je profite du fait que tu sois déjà mort
pour t'emmener vers un endroit que tu connais déjà !
Paco El Comanchero
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