Jacques Cauda fabuleux fabuliste
Cauda entend les mouches barrir et les éléphants voler. Fort en travaux publics il ne se fait pas d'illusions sur les ingénieurs du génie civil. Ce sont pour lui de véritables têtes de pont. Plutôt que de les fréquenter et avant que les poules aient des dents, l'artiste - auteur à fable - accompagne celles et ceux qui, l'écrivant, caressent en tout bien tout honneur l'animal dans le sens du poil.
Respectueux du titre de la revue qui l'invite il soigne particulièrement - et avec éthique - les tics et les insectes. Sans oublier néanmoins chats et chiens et quelques autres avatars : il y a la un gars plein de zèle et une ardente fugueuse aux jambes de gazelle.
Au centre d'une telle horde, Cauda devient patriarche. Pour autant il n'a rien d'un sage. Descendant de Cro-Magnon il possède - comme ses chiens - des crocs mignons et reste prêt à changer les mots en image comme Dieu l'eau en vin. Exit spleen, blues, bourdon. Le cafard d'Alexandrie contemple la bête qui se tapit en nous. Cauda la dessine. Elle croustille.
Jean-Paul Gavard-Perret
Jacques Cauda. Le Cafard Hérétique. Hors-série - 3, Lunatique, Vitré, 2019, 140 p., 15 euros
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