Un tempérament complexe se manifeste dans une œuvre considérable, fulgurante et diverse, mais unie par l’itinéraire mystique : l’inépuisable voyage... À dix-neuf ans, Camille est partie enseigner la littérature dans le sud algérien, à Ghardaïa, où elle a commencé à écrire son Voyage en Orient. En 1997, elle a publié sa thèse sur Isis dans l’œuvre de Gérard de Nerval, dont elle a fait un mythe poétique. Ses Poèmes d’Amboise (2007) sont traduits et édités par plusieurs universités étrangères. La Maison des Pages d’Amboise est consacrée à ses livres.
L’œuvre poétique de Camille Aubaude a très tôt été explicitée, car la pensée est enthousiaste, les images émouvantes, et les thèmes contemporains s’y retrouvent consignés avec précision. Cette complexité est naturelle, sans fioriture, animée par l’envie d’établir des alliances subtiles.
Vous n’avez pas le cœur pur
Vous ne pouvez aimer
Votre sang n’a plus de force
Même le lait de la nourrice s’est tari
La Mère navigue dans la Barque d’éternité
Vos frères ont mordu la poussière
Comment écouter le chant généreux
D’oiseaux avides d’infini, comment
élargir les soupirs brûlant d’amour
d’une tête couronnée de Sagesse
en voyant les ruines laissées par les larmes
de la France céleste — deux Frances à présent —
que ne délivrent plus de son sang ni de son lait
les injustes tyrans qui torturent l’élégance.
Vous n’avez pas le cœur pur
Vous ne pourrez plus aimer
Je n’ai pas de larmes à donner.
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