Un petit recueil de sept nouvelles, agréable à lire, avec un mélange de poésie, d’ironie ou de sombre constat, mais avec aussi une philosophie sympathique mais qui manque de profondeur, restant toujours à la surface des choses pour mieux délivrer des messages emplis de vœux pieux et de bonnes intentions…
A lire pour passer le temps.
« Les Cendres du passé et le Feu éternel », Mille et Une Nuits, 2005.
Bernard Girard
Les émeutes qui ont secoué les banlieues françaises ont suscité bien des réactions, la plupart cherchant à trouver des « responsables », voire des coupables. Bernard Girard, spécialiste des questions d’immigration et de discrimination, tente dans cet ouvrage d’analyser les événements en profondeur et de proposer des réponses. Un ouvrage qui pose les questions de façon sérieuse.
A lire.
« Banlieues : insurrection ou ras le bol ? », Les Points sur les i, 2006.
Mark Kharitonov
Trois nouvelles d’un écrivain russe, méconnu en France mais reconnu en Russie, nous entraînent dans trois univers différents, tous aussi étonnants les uns que les autres. L’excellente traduction permet d’apprécier pleinement le talent de l’auteur, qui manie avec maestria l’humour, la dérision, et la profondeur des sentiments, tout en nous ouvrant, finalement, une fenêtre sur la société russe d’aujourd’hui.
A lire.
« L’esprit de Pouchkine », Fayard, 2003.
Max Pons
Quand la pierre joue avec les éléments, avec la pluie, le soleil, le vent, quand le minéral se mêle au végétal, le verbe haut de notre ami Max Pons s’adoucit, devient humble jusqu’à la tendresse, et le poète fait danser l’être avec le temps, dans un balancement constant entre la permanence et la fugacité.
A lire absolument !
« Calcaire », Rougerie, 1981.
Giorgio & Nicola Pressburger
Dix nouvelles sur le quartier juif de Budapest, emplies de nostalgie, de souvenirs de la guerre, d’amours… Mais il y manque ce « petit rien » qui permet de passer du particulier à l’universel, de la narration à la littérature, et ces dix nouvelles ressemblent par trop à tous les autres récits du même genre. On peut toutefois les lire comme témoignage.
A lire éventuellement.
« Histoires du Huitième District », Verdier, 1986.
Magali Turquin
Magali Turquin nous conte les aventures de Wangmo, une jeune nonne tibétaine qui cherche à fuir les exactions de l’armée d’occupation chinoise. Dans ses pérégrinations en Inde, elle rencontrera notamment quatre jeunes étudiantes françaises, ce qui donne à l’auteur l’occasion de se livrer à un exercice sur le choc de deux cultures différentes. De dénoncer aussi la censure exercée en France sur l’information concernant l’occupation du Tibet par la Chine.
A la fois quête spirituelle et quête de l’identité, le chemin de Wamgmo est bien long et semé d’embûches. Magali Turquin nous montre tout son talent grâce à un style parfaitement maîtrisé, et on se laissera volontiers captiver par ce récit, théoriquement destiné à la jeunesse mais sans aucun doute profitable à tous.
Curieusement, la réserve que l’on pourrait faire à propos de ce beau roman porte sur la vision assez simpliste de l’auteur quant aux universités françaises, vision se traduisant par des « ficelles » un peu grosses et une interprétation sommaire des politiques universitaires, même si l’auteur n’a pas tort sur le fond…
Mais on passera volontiers sur ces petits écueils, tant le roman de Magali Turquin est entraînant et captivant. De plus, il faut saluer un ouvrage qui porte sur un sujet largement occulté en Occident, et particulièrement en littérature, à savoir le sort particulièrement terrible réservé aux Tibétains par les Chinois.
A lire !
« Le Chemin de Wangmo », Michalon Jeunesse, coll. Les Petits Rebelles, déc. 2005, 155 pages, 10 euros.
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