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LE CERCLE FRANCOPHONE DE YANTAI SHANDONG CHINE
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1. " UNE AMOUREUSE SUR LE FLEUVE " (de LI ZHIYI 1048-1117)
" J'habite en amont du long fleuve ; vous habitez en aval. Le même fleuve nous abreuve sans que je puisse vous voir. Triste mal ....
Pourquoi ne tarit pas ma douleur ? Pourquoi le fleuve coule-t-il toujours ?
Si votre cœur ressemble à mon cœur, ce n'est pas en vain que je languis d'amour ...."
2. " AU DEPART " (de QIN GUAN 1049-1100)
" Les montagnes ceintes de nuages légers dont les herbes fanées s'estompent sur les cieux, le son du cor s'éteint sur la tour du clocher. J’arrête mon bateau pour boire la coupe de l'adieu. Que de choses du passé dans les Trois Collines dont le souvenir s’efface, comme le temps brumeux, sans laisser de trace ! Par-delà le soleil qui décline, s’éparpillent mille corbeaux; un ruisseau serpente autour d'un hameau.
Mon cœur se brise en me rappelant cette heure où tu as dénoué ta ceinture et délié ta jupe encore pure.
Il ne reste aujourd'hui que mon renom de galant sans cœur dans la Maison des Fées où tu demeures.
Une fois parti, quand pourrai-je te revoir ? En vain les pleurs que notre cœur épanche ont-ils mouillé nos manches .Comment mes entrailles ne se déchirent-elles pas en voyant de loin les lumières du soir sans trouver celle de ma belle ! "
3." LE RENDEZ VOUS DES DEUX ASTRES " (de QIN GUAN)
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" Les nues rivalisant d'adresse forment un pont pour unir des deux astres la passion. Quand de la Voie lactée on franchit l'onde, une fois le Vent doré réuni avec la Rosée, tous les amours pâlissent dans le monde ...
Buvant le lait de la tendresse, rêvant dans une heureuse ivresse, ils souffrent de regarder la voie de retour. Si leur amour existe pour toujours, est-ce la peine d'être ensemble nuit et jour ?"
4. " LA DAME LI SHI SHI " (de ZHOU BANGYAN 1057-1121)
" Comme l’eau, le couteau brille, comme la neige, le sel blanc, des mandarines fraîches découpées par des doigts de fée. Dans la chambre tapissée et doucement chauffée, l'encens sort du bronze en forme de bête brute ; assis face à face, on joue de la flûte.
Elle lui dit tout bas :" Où est-ce que tu vas ? Il est minuit, tout dort .Ton cheval ferait un faux pas sur la terre de givre couverte. Reste encore ! Les rues sont désertes."
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Ces quatre poèmes sont extraits du beau livre :"Choix de Poèmes et de Tableaux des Song «, de Monsieur le Professeur XU YUAN CHONG.
(Collection des Classiques Chinois, China Intercontinental Press)
Michel Humbert 28 jan.2023
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