Dimanche 30 janvier, je partagerai la scène de l'hôtel Ibis de Maisons-Lafitte avec Michèle Barbier. (Possibilité de déjeuner sur place. Spectacle à 15h30). Une jolie après-midi en perspective autour de "Ce qui nous lie" (https://music.imusician.pro/a/EtOSK_g0/sarah-mostrel/ce-qui-nous-lie/) et des jolies chansons de Michèle.
Toute ma jeunesse, mon père nous prenait des photos. Avec un appareil qu’il a gardé jusqu’à ce que le clic ne marche plus. Est-ce pour cette raison que je suis passionnée par cet art ? Je ne le sais. Toujours est-il que, chemin faisant, j’ai pris de plus en plus de clichés. Les photos de vacances en famille ont laissé place à des tentatives artistiques, renforcées par ma passion pour la peinture et la pratique de l’huile. Là encore, la couleur, la lumière, le flou, la limite, la frontière, une certaine fragilité, sont ce qui m’a toujours fascinée. Cet espace sensible où tout est possible, ce moment fugace où tout peut basculer. L’impermanence du sujet, qui peut changer d’une seconde à l’autre, par une autre lumière, un mouvement, une intrusion. Sans oublier l’imprévu, heureux hasard parfois qui se présente sans qu’on l’ait imaginé.
La photographie est pour moi un véritable appel. Les images s’offrent à moi souvent malgré moi, elles imposent leur cadre, me font regarder d’un angle particulier ce que je n’avais point perçu ainsi auparavant. Lorsque la fulgurance apparaît, impossible de ne pas la saisir. Cet instant, il me faut le happer, le saisir, me l’approprier. Dans une tentative d’éternité ? Par peur de l’avenir, du devenir ? De sa disparition ? Par souci de la trace, de cette empreinte que tout artiste a envie de répandre ? Sans doute. Mais aussi pour célébrer l’univers, beau mais aussi si sauvage et cruel. Il n’est point créer ce qui existe déjà, disait Soulages. Bien sûr, tout a été dit, vu, et tout est à portée de main. Et le sera indéfiniment par les observateurs du monde avides d’illustrer la création. Mais n’est-ce pas le propre de l’artiste de recréer le monde, d’y apporter sa vision, forcément partiale et partielle, mais pour lui si essentielle ? J’espère que cet essentiel le sera aussi pour vous."
- les textes "De la fragilité de l'existence", "Au temps pour moi", "Cheminant" et "Prendre figure" sont parus dans la Revue Chemins de Traverse
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