Le verger abandonné
Michel Diaz
poésie
Éditions Musimot
Une variation sur l'Odyssée d'Homère
[…] L’Ulysse de Michel Diaz ne reviendra pas, il
n’accomplira pas son destin premier de tuer les prétendants
et de reprendre sa place au foyer avec son épouse et son
fils, proche de son père et de ses arbres. Il n’a pas fait un
long voyage avant de retourner « plein d’usage et raison /
Vivre entre ses parents le reste de son âge » comme l’a écrit
Joaquim du Bellay. Mais peu à peu, au fil du cheminement,
les contours de son monde intérieur s’effacent, et bientôt il
ne reste rien de son identité première ni même de ses
raisons d’être, sinon un renoncement progressif, une
volonté de faire de son exil une errance perpétuelle au bord
du monde dans la tentation de n’être plus personne.« Le
lieu véritable est-il dans l’absence de tout lieu ? Le lieu,
justement, de cette inacceptable absence », nous dit
Edmond Jabès. Telle est l’incise du texte de Michel Diaz de
laisser dans l’esprit du lecteur un étonnement, un
déséquilibre qui en fait tout le prix.
Et c’est ce trouble, provoqué par son traitement inédit de
l’image du principal héros de L’Odyssée, que Michel Diaz
exploite poétiquement pour soulever l’éternelle question,
primordiale et inépuisable, de notre relation au monde et
du sens de nos existences.
Extrait de la préface de David Le Breton
EXTRAIT
[…] Car nous venons au monde les mains vides et nues,
nous n’y sommes que les passants, les hôtes provisoires,
rien ne nous appartient jamais, nous ne possédons
jamais rien, et nous devons en repartir, quand il en est
encore temps, aussi pauvres qu’au premier jour, mais
riches du bonheur d’avoir été de ce miracle qu’est toute
existence sur Terre et de ce qu’y cultive l’amour, rendre
alors, de ces mêmes mains, pour prix de l’hospitalité, le
salut apaisé de la gratitude. […]
Septième lettre à Pénélope (Extrait)
Couverture : Photographie © Pierre Fuentes
Format 18 X 14 cm — 70 pages
ISBN : 979-10-90536-42-5
Sortie prévue août 2020
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