Jeudi 26 mars 2020
tenir debout
au milieu de la nuit de l'humanité...
Pour Manu Dibango...
Le bal des mots dit
Aucune douceur n'est acquise en ce bas monde.
Non, la vie n'est pas un bloc solide. Les vibrations sont fortes
et les nuits souvent noires comme de l'ébène. Un écran allumé, une défense couleur ivoire,
celle d'un éléphant rose, repose sur ma table de chevet, et moi je tourne en rond,
au milieu de mes pensées catins, tenir debout, juste tenir debout, au milieu de la nuit,
entre un chat noir et un lapin agile, assiégé par ma propre folie, prisonnier du fardeau
de mes connaissances inutiles, je me regarde faire ce dont je ne suis pas capable,
par chance, la nuit n'a pas encore achevé l'enfant qui est en moi...
La balle et le prisonnier
En fait tout cela ressemble à un jeu,
c'est un jeu de rôle, mais celui-ci n'est pas drôle du tout,
puisque c'est ta vie qui est en jeu, et l'urgence,
l'enjeu majeur, ça consiste d'abord à te faire prisonnier,
le plus longtemps possible, le plus éloigné possible des autres,
pour éviter de recevoir les balles d'un virus mortel,
ce qui complique le tout, c'est que la balle est dans ton camp%:
la balle ça peut être toi, mais ça peut aussi être l'autre,
alors la règle est simple%:
pour éviter de toucher l'autre, ou de recevoir une balle,
on reste chacun chez soi%: « sans sortir pour s'en sortir ! »
comme ils disent en Italie...
Le but de ce jeu à grande échelle, ça consiste à rester vivant,
si c'est bien le cas, si au bout de plusieurs semaines de claustration
tu es toujours vivant, si tu n'as rien perdu de ta superbe,
alors c'est bon, tu auras tout gagné, et tout ira bien...
Mais il y aura aussi des perdants.
Et personne ne connaît le maître du jeu.
On sait seulement que la vie, c'est plus fort que tout...
Vendôme
François Lebert
Poète catégorie poids-plume%!
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